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Citation :

Ce soir, Erebeth est d’humeur joyeuse, elle a une envie irrépressible de s’amuser avec Julian.. Mais sous certaines conditions bien entendu. Pour l’instant, elle est chez elle, cherchant un moyen de mettre les nerfs de l’Oracle à vif sans qu’il ne la voit, parce que ce n’est pas encore le bon moment, elle le sait particulièrement bien. Dans sa chambre, elle fait les cent pas avant de trouver une idée parfaite de grande garce qu’elle l’est, et, se préparant, elle finit par quitter son logement le sourire aux lèvres : la demoiselle s’en va faire ses quatre cents coups. Alors qu’elle avait tout préparé, son téléphone portable sonne, à l’autre bout, une voix féminine : Clare est dans l’urgence, elle a besoin d’une autre « potion » à cet instant même. Que fait Erebeth ? Comment réagit-elle à cet instant ? Comment se sent-elle face à ce dilemme ? Décris-nous tout ceci en évitant d'utiliser les personnages secondaires.

Il y a des soirs comme ça, où l’on ne sait pas comment s’occuper. Eh bien avec moi, cela ne dure jamais longtemps. Pourquoi ? C’est simple, mon entourage est constitué de beaucoup de victimes potentielles qui ne demandent qu’à jouer les distractions. Ce soir, je n’ai pas eu à longuement hésiter avant de jeter mon dévolu sur mon cher ancien amoureux à sens unique, Julian. Il était le candidat idéal pour me faire passer le temps. Bon, bien sûr, ce qui rendait les choses compliquées c’est qu’il ne fallait pas qu’il me voie. Je savais que ce n’était pas encore le bon moment, non. Il me fallait donc une idée, pour le rendre chèvre et m’amuser à ses dépens, sans qu’il ne soupçonne un instant que j’étais à l’origine de son « pétage » de plombs. Hum, parlant de chèvre, peut-être que je pourrais faire quelque chose avec ce genre d’animal.

Je me mis à faire les cent pas autour de mon lit, cela m’aider à réfléchir généralement. J’avais vraiment envie de lui mettre les nerfs comme jamais personne n’avait su le faire, une sorte de cadeau de rupture auquel il n’avait pas eu droit, et qui arrivait certes un peu tard, mais c’est l’attention qui compte paraît-il. Il me fallut tout de même un bon quart d’heure avant de trouver l’idée géniale qui me faisait défaut jusque là.

Ni une ni deux, je ne voulais pas perdre plus de temps avant de la mettre en place. Je sautais à pieds joints (enfin, presque) dans ma robe, me rajoutais vite un soupçon de rouge à lèvres car on ne sait jamais sur qui l’on peut tomber au détour d’une ruelle, et appelais dans la foulée mon contact fournisseur d’animaux en tous genres. Il ne me demanda même pas ce que je pouvais bien vouloir fabriquer avec une chèvre, au bout de deux ans de bons et loyaux services, il était habitué à mes caprices. Tant mieux d’ailleurs, je ne me sentais guère de lui avouer que je comptais lâcher sa chèvre dans la nature pour faire une diversion, je pense qu’il l’aurait mal prit, il est un peu trop sentimental ce garçon. Enfin, sentimental surtout avec les bêtes à poils. Chacun ses mœurs, je ne veux pas en savoir plus.

J’attrapais mon sac à main, mon portable et hop, courais vers une soirée riche en aventures machiavéliques. Enfin, c’est ce que je croyais. A peine eu-je fermé la porte de chez moi que mon portable vibrait dans la paume de ma main. Un coup d’œil sur l’écran m’apprit que c’était Clare qui tentait de me joindre. Oh la barbe ! Je l’aime bien hein, enfin, disons que je la supporte bien mais là j’avais autre chose à faire de plus intéressant qu’écouter ses bavardages. Je la basculais sur répondeur et reprit mon chemin. Pas le temps de ranger le téléphone au fond du sac qu’il sonnait de nouveau. Toujours Clare. Je soupirais. J’étais occupée ! Elle allait finir par comprendre. Je ne répondais pas. Trois pas de plus, et nouvel appel. J’allais la tuer ! Bon, vu qu’elle insistait je concédais à lui répondre, non sans une légère pointe d’irritabilité.

_ Quoi ?! Sois brève, je suis très occupée !

Elle ne sembla pas affectée le moins du monde par mon agressivité non dissimulée et ne prit même pas la peine de s’excuser pour le dérangement, j’allais vraiment la tuer. Elle m’expliqua qu’il lui fallait une nouvelle potion, maintenant ! C’est ça, et elle ne voulait pas une tablette de chocolat en plus ? Je lui avais pourtant déjà dit de me prévenir à l’avance pour ce genre de trucs. Je me retrouvais face à un dilemme des plus Cornéliens. Je devais choisir entre m’amuser aux dépens de mon ex compagnon, ou satisfaire les besoins d’une cliente fidèle et par la même occasion récupérer de l’argent.
Qu’est-ce qui m’intéressait le plus ? Pourrir la soirée de Julian ou récupérer quelques billets.
Mon intérêt pour l’argent n’étant un secret pour personne, j’optai pour la seconde proposition tout de même un peu déçue de mon choix. Il n’y avait qu’un problème, je n’avais aucune idée de ce que j’allais bien pouvoir mettre dans cette foutue potion, il me fallait trouver une idée et vite. Il devait bien me rester du liquide vaisselle quelque part, assaisonné au poivre cela ferait l’affaire.

_ Très bien, tu as quinze minutes pour arriver chez moi, pas une de plus. Et prévoit 10% de plus, l’urgence, ça coûte cher.

Sur ce, je raccrochais. Dans le pire des cas, je pourrai toujours faire joujou avec le temps une fois Clare partie, et je rendrai quand même visite à Julian. A quoi cela sert de maîtriser la sphère du temps si c’est pour ne pas s’en servir hein ?